Un peu d'histoire

A Lausanne, l’art lyrique a caractérisé de longue date l’offre culturelle, épousant de fait le goût des Lausannois pour le théâtre qu’il soit ou non en musique.

L'art lyrique fait son entrée à Lausanne en 1755

Depuis le XVIIIe siècle, l’art lyrique a la part belle à Lausanne où de nombreux lieux accueillent les troupes de passage. Comme à Paris, Grétry, Duni, Montsigny, Rousseau, Gossec, Philidor, Dalayrac, Paisiello, Piccinni, y étaient des compositeurs connus.

Tributaire du programme proposé par les troupes de passage après la Révolution française, un public élargi à d’autres cercles que celui de l’aristocratie a ainsi l’occasion d’applaudir certains opéras peu de temps après leur création dans théâtre de 1’100 places érigé sur l’actuelle rue de Langallerie, et nommé « La Comédie » ou « salle Dupleix ».

Dès 1839

Les Lausannois peuvent apprécier Norma, Don Giovanni, La Muette de PorticiDer Freischütz, FidelioRobert le diable, La Sonnambula, La Dame Blanche, Le nozze di FigaroRoméo et Juliette, La Cenerentola, I Capuletti e I Montecchi.

En 1859, la « Comédie » ferme et les spectacles doivent se donner au Casino de Derrière-Bourg, actuel emplacement de la Banque Cantonale Vaudoise. Trop petite, cette salle d’à peine 400 places, mal équipée, offre des spectacles de piètre qualité.

Les Lausannois se mobilisent alors pour obtenir une salle de spectacles apte à recevoir des représentations du grand répertoire.

Le Casino-Théâtre est inauguré le 10 mai 1871

Inauguré le 10 mai 1871, ce sera un théâtre « à l’italienne », ornementé par Grasset et décoré par Borschgrave et Bidau qui va offrir à la population aussi bien les classiques du répertoire que des ouvrages récents. En 1931, une restructuration complète du théâtre est mise en chantier. Ornementation et décoration originales font place au style art-déco tel que nous le connaissons actuellement. Le Casino-Théâtre a vécu. Le Théâtre Municipal est né!

La réouverture, lors de la saison lyrique du printemps 1932, voit la formation de trois troupes (opéra, opéra-comique, opérette) et d’un chœur de quarante-deux chanteurs. Manuel Roth créant, en 1955, le Festival d’opéras italiens, puis, en 1956, le Festival International de Lausanne dans la nouvelle salle de Beaulieu, la saison lyrique de la salle du Théâtre Municipal est désormais presque exclusivement dévolue à l’opérette.

A partir de 1971

Avec la création du Théâtre de Vidy et la séparation du Centre Dramatique d’avec le Théâtre Municipal, ce dernier se chargera seul des spectacles lyriques et chorégraphiques. 1972 voit la fin du Festival d’opéras italiens ; en 1983, Renée Auphan devient directrice; en 1984, la Fondation du Théâtre Municipal pour l’art musical, lyrique et chorégraphique est créée.

La décision de produire des spectacles et plus seulement d’en accueillir est alors prise. Elle entraîne la constitution d’une équipe technique fixe, d’un chœur semi-permanent, ainsi qu’un arrangement avec les orchestres lausannois, OCL et Sinfonietta. Le Festival International de Lausanne est remplacé, dès 1984, par une saison lyrique et chorégraphique. Les répétitions et les spectacles vont refaire du Théâtre Municipal un lieu de production neuf mois sur douze. L’Opéra de Lausanne est né!

Séduite par le Théâtre du Jorat, à Mézières, Renée Auphan y programme en clôture de sa saison 1985-86, Le Couronnement de Poppée. L’événement devient une tradition, et, dès 1986, toutes les saisons finiront ou débuteront au Jorat, jusqu’en 1999.

La saison 2005

Nommé directeur en 2005, Eric Vigié va devoir compter avec la nécessaire rénovation des parties techniques et administratives du bâtiment qui l’oblige à délocaliser les représentations à la salle Métropole et au théâtre de Beaulieu.

Rouvert en octobre 2012, le nouvel Opéra de Lausanne se dote de bureaux, loges, coulisses, matériel technique et scénique ultra-modernes qui lui permettent d’accueillir des productions auparavant impossibles à présenter. Au fil de son histoire, l’Opéra de Lausanne a su affirmer une très forte identité dans le monde lyrique international où il est connu comme « le plus petit des grands théâtres ». Une personnalité dont les artistes, le public et les médias se font l’écho enthousiaste.