La Liberazione di Ruggiero dall’isola d’Alcina est aussi le premier à évoquer le personnage de la vénéneuse Alcina et ses sortilèges. Le livret du poète de cour Ferdinando Saracinelli utilise les poèmes célèbres en leur temps de l’Arioste (Orlando Furioso), de Boiardo et du Tasse, mêlant le chevaleresque et le merveilleux.
Sur une île enchantée, le chevalier Ruggiero se trouve tiraillé entre deux puissantes femmes, deux magiciennes. La belle et dangereuse Alcina le séduit, puis la bonne fée Mélissa le rappelle à ses devoirs, elle qui incarne en réalité la sage grande Duchesse de Toscane, commanditaire en 1625 de l’opéra pour fêter la visite du prince héritier de Pologne, à qui elle désire marier sa fille.
La compositrice, Francesca Caccini (1587-env.1641), est une personnalité exemplaire de la floraison musicale de la première moitié du XVIIe siècle italien. Son art gracieux s’épanouit à la cour des Médicis à Florence, où elle ravit ses contemporains, admirée pour ses multiples talents de musicienne, notamment ses concerts de chant où elle s’accompagne au luth. Son écriture raffinée anime cette histoire à tonalité surnaturelle, entre airs mélodieux, récitatifs révélateurs des personnages et chœurs de monstres et de plantes enchantées.
À la tête de son ensemble I Gemelli, qu’il a fondé avec Mathilde Etienne, Emiliano Gonzalez Toro dirige une distribution et des musiciens rompus à ce répertoire, pour rendre hommage à la beauté de cette musique, notre proposition baroque de la saison.
À l’issue du concert, l’ensemble I Gemelli dédicacera des disques dans le hall principal de l’Opéra.
Première représentation le 3 février 1625, à la Villa di Poggio Imperiale, Florence
Considéré comme l’un des plus fins spécialistes de Haendel de sa génération, Juan Sancho campe les rôles de Lurcanio (Ariodante) à l’Opéra de Lausanne, Grimoaldo (Rodelinda) à l’English National Opera, au Teatro Real de Madrid et au Théâtre des Champs-Elysées, Oronte (Alcina) au Bolchoï, Bajazet (Tamerlano) à Madrid et Tempo (Il trionfo del Tempo e del Disinganno) à Madrid. Il a sorti un album solo dédié à Haendel baptisé «The Seven Deadly Sins» et enregistré également du Haendel au côté de Nuria Rial pour Deutsche Harmonia Mundi («Human Love, Love Divine»). Il a collaboré avec de nombreux chefs, parmi lesquels Michel Corboz, William Christie, Fabio Biondi, Jordi Savall, Diego Fasolis, Marc Minkowski, Ivor Bolton, George Petrou, Leonardo García Alarcón, Riccardo Minasi, Hervé Niquet, Jan Tomasz Adamus et Václav Luks. Parmi ses engagements futurs, on citera: Vitalino dans Il Giustino de Vivaldi à Drottinghom, Belshazzar de Haendel à Göttingen, Achille in Sciro de Corselli au Teatro Real de Madrid et le rôle-titre dans Orphée de Gluck à Bienne-Soleure.
À l’Opéra de Lausanne: Ariodante (2016).