Bienvenue dans le duché de Cacatois XXII
Lorsqu’il crée L’Île de Tulipatan le 30 septembre 1868 sur «sa» scène des Bouffes-Parisiens, Jacques Offenbach est à la fois au sommet de sa gloire et de son art. Les années qui précèdent l’embrasement franco-prussien sont pour lui un véritable feu d’artifice créatif: galvanisé par le triomphe de La Grande-Duchesse de Gerolstein – dont le librettiste Ludovic Halévy résume avec humour le parfait timing: «Bismarck aide à doubler nos recettes, cette fois c’est la guerre à laquelle on rit, et la guerre est à nos portes» –, il enchaîne les succès, avec Robinson Crusoé, Geneviève de Brabant, Le Château à Toto, La Périchole… L’Île de Tulipatan annonce la couleur (burlesque) dès le générique: ses deux personnages centraux ne portent-ils pas les noms fleuris d’Octogène Romboïdal, grand sénéchal, et Cacatois XXII, duc et chef suprême de l’île? Après, comme souvent chez Offenbach, le rire (de surface) n’est pas exempt d’une certaine profondeur – ici la question de l’orientation sexuelle au seuil de l’âge adulte est mise en lumière, incarnée par le caractère «garçon manqué» d’Hermosa, la fille du grand sénéchal, et par le comportement au contraire délicat et gracieux du prince Alexis, fils du duc.
Originaire de Marseille, Rémi Ortega commence ses études de chant au Conservatoire de région de sa ville, dans la classe de Claude Méloni, puis intègre la Haute école de musique de Lausanne dans la classe de Jörg Durmuller, où il suivra notamment les cours de maîtres d’Alain Garichot, Laurent Pillot, Yvonne Naef et John Fiore. En 2019, il remporte le prix d’interprétation de l’instant lyrique lors du Concours des maîtres du chant à Paris. Il fait ses débuts sur scène dans le rôle du Caporal de La Fille du régiment à Marseille sous la direction de Bruno Conti, puis dans les rôles de l’aubergiste Pasek et du Moustique de La Petite Renarde rusée à Monthey, sous la baguette d’Ivan Törzs. Plus tard, il chantera le rôle-titre dans Le nozze di Figaro sous la direction de Leonardo García Alarcón, Taddeo dans L’italiana in Algeri dirigé par Amaury Du Closel, ainsi que l’Empereur Tchang dans Das Land des Lächelns de Léhar.
À l’Opéra de Lausanne : L’Auberge du Cheval–Blanc (2021) et My Fair Lady (2022).
Fille de musicien, Emma Delannoy découvre très vite son amour pour le chant lyrique. Elle entre au Conservatoire de musique de Genève à l’âge de 15 ans dans la filière Musimax et la classe de Juliette Galstian. Elle intègre par la suite la classe de chant d’Hiroko Kawamichi au sein de la Haute école de musique de Lausanne, obtient son bachelor en juin 2020 et intègre la classe de Jeanne-Michèle Charbonnet d’où elle sort diplô- mée d’un master de concert en juin 2022. En mai 2022, elle interprète La Princesse dans Le Chat botté, création signée Étienne Crausaz et Jacques Doutaz en collaboration avec l’Opéra des Champs. En juillet 2022, elle est Poppea dans L’incoronazione di Poppea au Festival de musique de Trentino. Depuis septembre 2022, elle fait partie du Chœur de l’Opéra de Lausanne et y anime régulièrement les ateliers lyriques. Elle est Oscar dans Un ballo in maschera en janvier 2023 avec Operami. En août 2023, elle chante aux côtés d’Emiliano Gonzalez Toro et son ensemble I Gemelli lors du Festival du Toûno. En parallèle de son parcours musical, Emma Delannoy obtient également un bachelor en lettres, option français et musicologie, à l’Uni- versité de Genève.
À l’Opéra de Lausanne : L’Île de Tulipatan (Route Lyrique 2023) et Cendrillon de Pauline Viardot (2023).
Guillaume Paire se forme à la Haute École de Musique de Genève dans la classe de Gilles Cachemaille et se perfectionne ensuite auprès de Sherman Lowe à Venise. Il intègre l’Académie du Festival d’Aix en Provence ainsi que Les Rencontres Lyriques de Genève. Membre de la troupe de l’Opéra de Rouen de 2010 à 2012, il est notamment Papageno dans la mise en scène de William Kentridge. Il fait ses débuts à La Monnaie de Bruxelles dans le rôle du Gendarme des Mamelles de Tirésias. Dernièrement, Guillaume Paire présente son premier seul en scène musical «Le Blues du Perroquet» à l’Opéra de Saint-Etienne et joue Peter dans Hänsel und Gretel produit par Les Variétés Lyriques.
À l’Opéra de Lausanne: Les mamelles de Tirésias (2016).
La jeune soprano dramatique belge poursuit actuellement ses études de Master à la Haute école de musique de Lausanne, dans la classe de Jeanne-Michèle Charbonnet. Parallèlement, elle mène un Master spécialisé en musique contemporaine à la Kunstuniversität de Graz, où elle travaille avec Holger Falk et Anna Sushon. En 2018, elle a obtenu son bachelor de la Hanns Eisler Hochschule für Musik de Berlin, où elle a travaillé avec Ewa Wolak, Thomas Quasthoff, Wolfram Rieger et Julia Varady. Elle est également passionnée par le répertoire du lied et de la mélodie. Elle a été finaliste au Helmut Deutsch International Art Song Competition, au Concours Gustav Mahler de Genève et a reçu le prix Gérard Souzay de la mélodie française au Joy In Singing International Art Song competition à New York. Elle a fait ses débuts au Musikverein de Vienne en décembre 2022, où elle a interprété la Cantata para América mágica d’Alberto Ginastera sous la direction de Gottfried Rabl. En mai 2023, elle fera ses débuts avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne dans les Sieben frühe Lieder d’Alban Berg.
Formé par Blandine de Saint-Sauveur et Leontina Vaduva, Hoël Troadec a récemment fini sa formation à la Haute école de musique de Lausanne. Son parcours est déjà émaillé de nombreuses prises de rôle telles celles de Nathanaël (Les Contes d’Hoffmann), Beppe (Rita), Silvio (Le Docteur Miracle), Bénédict (Béatrice et Bénédict), Gardefeu (La Vie parisienne), le chevalier de la Force (Dialogues des Carmélites), Pâris (La Belle Hélène), Roland (Les Chevaliers de la Table ronde), Schmidt (Werther), Tonio (La Fille du régiment) et Nemorino (L’elisir d’amore). Ses rôles l’ont amené à se produire sur des scènes prestigieuses comme celles des Bregenzer Festspiele, de l’Opéra de Massy, de l’Opéra de Clermont-Ferrand, de l’Opéra de Vichy, de l’Opéra de Lausanne et, récemment, de l’Opéra de Lyon.
À l’Opéra de Lausanne : Les Chevaliers de la Table ronde (Route Lyrique 2019), La Belle Hélène (2019), Le Petit Chaperon rouge (2021), Candide (2022) et L’Île de Tulipatan (Route Lyrique 2023)
Originaire de la région marseillaise, Gilles Rico étudie la musique et la philosophie avant d’entre- prendre un doctorat en philosophie médiévale à l’Université d’Oxford. Parallèlement à sa carrière universitaire, il se tourne vers la mise en scène d’opéra en travaillant d’abord comme assistant pour différentes maisons d’opéras et festivals européens et nord-américains. Il collabore notamment avec les metteurs en scène comme Patrice Caurier et Moshe Leiser, Joël Pommerat, Dmitri Tcherniakov, Jérôme Deschamps, Andreas Homoki, David McVicar, Damiano Michieletto, Robert Carsen, James Gray et Katie Mitchell. En 2016, il signe sa première mise en scène lyrique à Angers-Nantes Opéra, la création mondiale Maria Republica de François Paris, spectacle qui reçoit la même année le prix de la critique. Il met également en scène Un dîner avec Jacques, spectacle autour d’Offenbach produit par l’Opéra-Comique à Paris puis repris en tournée en France. Il crée l’opéra participatif Tistou les pouces verts d’Henri Sauguet à l’Opéra de Rouen puis met en espace Die Entführung aus dem Serail de Mozart à la Philharmonie de Paris. Plus récemment, il met en scène l’opéra participatif Les Petites Noces d’après Mozart à l’Opéra de Rouen, au Théâtre des Champs-Élysées, en Avignon et à Toulon, et l’opérette L’Auberge du Cheval-Blanc de Benatzsky à Lausanne et Marseille. En tant que librettiste, Gilles Rico a écrit le livret de La Princesse légère de Violetta Cruz pour l’Opéra-Comique et l’Opéra de Lille, et le livret de l’opéra de chambre Les Rois mages de Fabian Panisello, dont il crée également la mise en scène à Madrid, Nice et Tel-Aviv. Parmi ses projets de mise en scène, citons L’Île de Tulipatan d’Offenbach à l’Opéra de Lausanne (Route Lyrique), Giulietta e Romeo de Zingarelli à l’Opéra royal de Versailles, Le Tribut de Zamora de Gounod à l’Opéra de Saint-Etienne et la création mondiale de Hémon de Zad Moultaka à l’Opéra du Rhin à Strasbourg.
À l’Opéra de Lausanne : Cendrillon de Pauline Viardot (2018), Le nozze di Figaro (2021), L’Auberge du Cheval-Blanc (2021) et L’Île de Tulipatan (Route Lyrique 2023).
Jean-Philippe Guilois entre à l’École nationale de l’Opéra de Paris en 1997 puis rejoint l’École Rudra Béjart, avec laquelle il participe à plusieurs spectacles et tournées internationales. Il fait sa première expérience professionnelle au sein de la Compagnie Buissonnière dans Parce que je t’aime, présenté au Théâtre de Vidy-Lausanne. Tout en multipliant les contrats en tant que danseur, il est introduit au monde de l’opéra comme régisseur, puis sera assistant à la mise en scène pour La bohème, Nabucco, Carmen et Madama Butterfly au Festival Avenches Opéra, L’Aiglon et La traviata à l’Opéra de Marseille, Armide et Cendrillon à l’Opéra de Nancy, Falstaff à l’Opéra de Montpellier, de My Fair Lady à l’Opéra de Marseille, d’Un ballo in maschera à l’Opéra de Nancy et de Tannhäuser à l’Opéra national de Lyon. Il se consacre actuellement à la création de chorégraphies, pièces de théâtre et mises en scène.
À l’Opéra de Lausanne : Alcina (2011), My Fair Lady (2015), La Vie parisienne (2016), Don Giovanni (2017), Così fan tutte (2018), Les Chevaliers de la Table ronde (Route Lyrique 2019), L’Auberge du Cheval-Blanc (2021) et Dédé (Route Lyrique 2021), My Fair Lady (2022) et Davel (2023).