Le premier parle là où le second chante ; le premier cultive une forme de familiarité et de (fausse) simplicité, là où le second, volontiers spectaculaire, nécessite une technique vocale hors de portée des amateurs. L’un préfère les bars et les salles intimistes, tandis que le deuxième évolue sous les ors des théâtres.
Et pourtant ! Sous ces dehors incompatibles, ces deux genres ont en partage l’essentiel : la parole. Les mots véhiculés par les slameurs et ceux portés par les chanteurs lyriques se révèlent singulièrement identiques. Ils évoquent, avec des
sensibilités certes différentes, les vérités intemporelles, celles de l’intériorité, de la quête de soi. L’amour, l’amitié, la trahison, le deuil, la joie. Les éléments simples et primordiaux qui font de nous des humains, en proie au réel. Quel que soit le média privilégié, le langage est direct et intéresse le cœur. La sensibilité de chacun, c’est son génie.
Mezzo-soprano franco-italienne née à Milan, Béatrice Nani intègre en 2014 la Haute école de musique de Lausanne dans la classe de Brigitte Balleys et obtient son master de chant en 2019. Elle se perfectionne aujourd’hui auprès de Jeanne-Michele Charbonnet. Passionnée par le théâtre, elle se forme auprès de Gaëlle Bourgeois et Fiona Chauvin à Paris, et reçoit les précieux conseils de Thierry Pillon, Jean-Yves Ruf et Shin Iglesias. En 2016, elle fait ses débuts à Genève et crée le rôle d’Ella Maillart dans Le Ruisseau noir de Guy-François Leuenberger au Théâtre du Grütli. Elle interprète ensuite Loïs dans Kiss Me, Kate de Cole Porter au Théâtre du Galpon. On a également pu l’entendre dans le Requiem de Bottesini au Victoria Hall. En 2022, elle fait ses débuts en France et interprète La Mère dans l’opéra contemporain pour enfants Le Petit Chaperon rouge de Guy-François Leuenberger à l’Opéra de Tours. En 2023, elle chante le rôle- titre dans Carmen de Bizet en tournée en Suisse. Au cours de la saison 2023/24, elle est Mercedes dans Carmen et Didon dans Dido and Aeneas. On peut l’entendre également dans la Misa a Buenos Aires de Palmeri et en concert avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne sous la direction de Marc Leroy-Calatayud. Artiste engagée, elle crée la compagnie Les Rocambolantes avec la pianiste Émilie Roulet et porte de nombreux projets de spectacles et de médiation en faveur des jeunes publics et des publics empêchés. Le spectacle Mimi and the Blondies qu’elle monte avec la soprano Anne-Sophie Petit remporte le prix Lavaux Classic
À l’Opéra de Lausanne : La Vie parisienne (2016), Le Chanteur de Mexico (2017), Cendrillon (2018), Les Chevaliers de la Table ronde (Route Lyrique 2019), Dédé (Route Lyrique 2021), Candide (2022), Orphée aux Enfers (2023).
Le baryton suisse étudie à la Haute Ecole de Musique de Lausanne dans la classe de Frédéric Gindraux, avant de déménager à Londres pour y travailler avec Prof. Rudolf Piernay à la Guildhall School of Music and Drama, où il obtient un Artist Diploma avec distinction. Il travaille également avec Dame Felicity Lott, François Le Roux, Eugene Asti ou Graham Johnson, qu’il assiste notamment pour son dernier ouvrage sur la vie de Francis Poulenc, « Poulenc: The Life in the Songs », paru aux éditions Liveright. Il chante plusieurs rôles pour l’Opéra de Lausanne, dont le rôle-titre de l’opérette Dédé de Christiné, Melchior dans Amahl et les Visiteurs du Soir de Menotti, Maximilian dans Candide de Bernstein ou encore Urbain dans la Vie Parisienne d’Offenbach. et y crée des récitals pour enfants ainsi qu’un workshop durant les Jeux Olympiques de la Jeunesse de Lausanne en 2020. On l’y entend également chanter le Berliner Requiem de Weill lors du concert exceptionnel du choeur de l’Opéra. Il travaille pour le LSO (London Symphony Orchestra) à plusieurs reprises (Journée découverte autour de la musique de Michael Tippett, soliste pour la Nelson Messe de Haydn ou curateur d’un récital dans la série « Futur: les voix musicales de notre temps »), la BBC (« Immersion dans la musique de Detlev Glanert ») ou le Wigmore Hall (groupes d’études autour de la musique vocale de Schumann, de Ravel, un récital de musique contemporaine et un récital de mélodies françaises). Il fait partie du French Song Exchange entre le Wigmore Hall et la Salle Cortot à Paris, où il a la chance de faire ses débuts en 2019 et de revenir régulièrement s’y produire. Le chanteur, artiste de la fondation Samling, reçoit le titre d’ambassadeur de la mélodie par le festival Oxford Lieder pour l’année 2020. Il entre dans le placement de concerts du Pour-cent culturel Migros, dont il est également boursier, ainsi que des fondations Friedl-Wald et Colette Mosetti. Il participe à la finale du prestigieux concours Kathleen Ferrier de Londres et est également finaliste du Young Classical Artist Trust en 2022. Il remporte l’English Song Prize en 2020, le deuxième prix et le prix du public au concours Kattenburg en 2019, le troisième prix et tous les prix spéciaux de l’édition 2022 ainsi que le deuxième prix au Somerset Song Prize. Ses engagements futurs comprennent le SongStudio 2023 au Carnegie Hall de New York avec Renée Fleming, une série de récital en Angleterre et au Canada avec le pianiste Cole Knutson pour le festival Oxford Lieder notamment, le rôle de Maximilian dans Candide de Bernstein à l’Opéra de Lausanne, ainsi que la reprise de My fair Lady.
À l’Opéra de Lausanne: My fair Lady (2015), La Belle de Cadix (Route Lyrique 2016), L’Orfeo (2016), La vie parisienne (2016), Amahl et les visiteurs du soir (2017), Les chevaliers de la table ronde (Route Lyrique 2019), Dédé (Route Lyrique 2021) et Candide (2022).
Né à Lausanne d’un père français et d’une mère bolivienne, Marc Leroy-Calatayud a récemment été nommé chef associé à l’Orchestre de Chambre de Genève pour la saison 2022/23, après avoir occupé le poste d’artiste en résidence à l’Orchestre national de Cannes durant la saison 2021/22. Il a travaillé comme chef assistant à l’Opéra national de Bordeaux de 2016 à 2019. Lauréat d’une bourse de l’Akademie Musiktheater Heute (2018-2021), il a étudié la direction d’orchestre à Vienne et à Zurich avec Mark Stringer et Johannes Schlaefli. Parmi ses projets symphoniques de la saison 2022/23, il fera ses débuts avec l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre national des Pays de la Loire et le Kanazawa Orchestra Ensemble, et il sera réinvité par l’Orchestre de Chambre de Lausanne et le Real Filharmonía de Galicia. Passionné d’opéra, il développe un vaste répertoire allant de Hændel et Mozart à Ravel, Weill et Rihm. Il dirigera prochainement la comédie musicale Ô mon bel inconnu de Reynaldo Hahn à l’Opéra de Tours et à l’Opéra de Rouen. Parmi ses collaborations récentes, on peut citer un Elisir d’amore au Théâtre des Champs-Élysées, La Légende du Roi Dragon d’Arthur Lavandier, Il barbiere di Siviglia et Mârouf, savetier du Caire d’Henri Rabaud à l’Opéra national de Bordeaux, et Die sieben Todsünden de Kurt Weill avec l’Ensemble Nomade. Il a aussi travaillé comme assistant sur de nombreuses productions, comme Les Troyens à la Bayerische Staatsoper (Daniele Rustioni), Platée et Œdipe à l’Opéra de Paris (Marc Minkowski, Ingo Metzmacher), et Jakob Lenz au Festival d’Aix-en-Provence (Ingo Metzmacher). Marc Leroy-Calatayud est un fervent défenseur de l’éducation musicale et des projets de sensibilisation. En 2009, il fonde un orchestre de jeunes, l’Orchestre Quipasseparlà, dans le but de trouver de nouveaux moyens de rendre la musique accessible à tous. Il a notamment organisé des concerts dans des hôpitaux, des maisons de retraite et des foyers pour sans-abri.