et ses amants dans le placard avec le romantisme d’Alfred de Musset, ce maître du sentiment vrai qui fait mouche dans ses belles pages d’amour. En 1907, le célèbre et très parisien duo Caillavet et Flers s’empare avec brio de la pièce Le Chandelier, dans un livret savoureux. Pour vivre avec une discrétion confortable son aventure galante avec le Capitaine Clavaroche, la belle Jacqueline cherche un « chandelier » naïf, qui doit détourner les soupçons de son mari, le notaire Maître André. Son choix se porte sur le tendre Fortunio, fraîchement arrivé de son village.
André Messager, alors directeur de l’Opéra Comique, en tire une comédie lyrique en quatre actes, au charme exquis, une partition souple et délicate comme une eau chatoyante. La palette de nuances subtiles n’exclut pas la malice et les passions, lesquelles restent galantes et spirituelles.
Cette musique si raffinée de Messager est enfin donnée à l’Opéra de Lausanne. De retour dans sa ville pour l’occasion, le jeune chef d’orchestre Marc Leroy-Calatayud dirige le Sinfonietta de Lausanne dans ce doux bijou de l’Opéra français. Élégamment accompagné de Christian Lacroix pour les costumes et d’Éric Ruf (administrateur général de la Comédie-Française) pour les décors, Denis Podalydès (sociétaire de la Comédie-Française) dévoile, grâce à sa mise en scène, la vérité des personnages : la grâce opère et nous transporte à la Belle Époque. C’est un plaisir de l’accueillir pour la première fois à l’Opéra de Lausanne.
Première représentation le 5 juin 1907 à l’Opéra Comique, Paris
Éditions Choudens
Le ténor français Jean Miannay étudie le chant à Lausanne auprès de Brigitte Balleys, ainsi qu’à Berlin dans la classe de Scot Weir. Il se distingue dès 2018 lors du 4e Concours Raymond Duffaut, où il remporte le grand prix. Suite à cela il décroche différentes distinctions au Concours de Clermont-Ferrand, au Concours Kattenburg, ainsi qu’au 2e Concours international de musique de Vienne. Sa voix de jeune lyrique l’amène à interpréter des rôles comme Tamino (Die Zauberflöte), Ferrando (Così fan tutte), Beppe (Pagliacci), Nemorino (L’elisir d’amore), Alfredo (La traviata), Vincent (Mireille), ou encore Des Grieux (Manon). En 2018, il fait ses premiers pas à l’Opéra de Lausanne, où il se produit régulièrement par la suite. Il chante en France aux opéras de Massy, d’Avignon et de Clermont-Ferrand, ainsi qu’aux Chorégies d’Orange pour la quatrième année consécutive. En 2022, il fait ses débuts en Allemagne au Theater Magdeburg dans une production d’Orpheus in der Unterwelt. De nature curieuse, il s’épanouit également dans la création contemporaine ainsi qu’en musique de chambre. Il chante notamment Les Illuminations et la Sérénade pour cor et ténor de Benjamin Britten, le Journal d’un disparu de Janáček et la Dichterliebe de Schumann. Il est attendu cet été en Remendado (Carmen) aux Chorégies d’Orange et intègre l’Opéra Studio du Rhin pour la saison 2023/24.
À l’Opéra de Lausanne: Cendrillon de Pauline Viardot (2018), Les Contes d’Hoffmann (2019), Rinaldo (2020), L’Auberge du Cheval-Blanc (2021), Semiramide, Eugène Onéguine et L’elisir d’amore (2022).
Après des masters d’écriture musicale et de musicologie à Genève, Benoît Capt se forme au chant à la HMT Mendelssohn de Leipzig (masters de concert), puis à l’HEMU de Lausanne avec Gary Magby (master de soliste). Lauréat de plusieurs concours internationaux (Lyon, Dortmund, Weiden, Marmande, Toulouse), il reçoit en 2008 le Prix du Cercle des Amis de l’OSR. Depuis une vingtaine d’années, il se produit à l’opéra et au concert dans un répertoire allant du baroque à la musique contemporaine, sous la direction de chefs tels que Theodor Guschlbauer, Stefano Ranzani, Hervé Niquet, Arie van Beek, Frank Beermann, Roberto Rizzi-Brignoli, Leonardo Garcia-Alarcon, Jean-Yves Ossonce ou Diego Fasiolis. En récital, il a pour partenaires des pianistes comme Phillip Moll, Eric Schneider, Alexis Golovine ou Michel Dalberto.
À l’Opéra de Lausanne : The Telephone (2006), Carmen (2008), L’Enfant et les Sortilèges (2010), Pimpinone (2010), Die Zauberflöte (2010 et 2015), Die Lustigen Weiber (2014), Le Petit Prince (2015), Faust (2016), La Bohème (2017), Simon Boccanegra (2018) et Le petit Chaperon rouge (2021).
Anouk Molendijk, mezzo-soprano, fait partie de la nouvelle génération d’artistes encline à questionner sa pratique et ses traditions afin de l’ouvrir aux nouvelles formes d’expression. Passionnée par la poésie du XIXe et par le théâtre contemporain, elle obtient en 2012 un master en français moderne et littérature comparée à Genève. Elle obtient à Lausanne en juin 2017 un master d’interprétation vocale, elle a chanté entre autres les rôles de Jenny dans L’Opéra de Quat’sous de Weill (Théâtre du Galpon, 2013), l’Enfant dans L’Enfant et les sortilèges de Ravel (Métropole, Lausanne, 2014), Mrs. Grose dans The Turn of the Screw de Britten (Lausanne, 2014), Anna I dans Die sieben Todsünden de Weill (Genève), Erika Mann / Renée Schwarzenbach dans Le Ruisseau noir de Guy-François Leuenberger et Elsa Rooke (Théâtre du Grütli, 2015) et plus récemment, Bianca dans The Rape of Lucretia de Britten avec l’ensemble Proteus au Théâtre du Grütli et Une compagne de l’Infante dans Le Nain de Zemlinsky à l’Opéra de Lille avec l’Ensemble Ictus et à l’Opéra de Rennes. Dans le répertoire contemporain, elle interprète le rôle de Die Dunkle Dame dans Die Gespenstersonate de Reimann, avec l’ensemble Contrechamps en mai 2014, puis est invitée à chanter Auf die ruhige Nacht-Zeit de Klaus Huber. Elle continue actuellement à se perfectionner avec Malcolm Walker et Luisa Castellani.
À l’Opéra de Lausanne : Cendrillon (2018).
Sous la baguette de leur directeur musical David Reiland, mais aussi sous la direction de chefs invités tels que Michel Corboz, Louis Langrée, Marco Guidarini, Laurent Petitgirard… entre autres, le Sinfonietta de Lausanne produit chaque année une vingtaine de programmes, présentés au cours de 40 à 50 concerts.
La jeunesse, la précision, la souplesse et l’engagement des musiciens sont les fondements de cet ensemble à la personnalité originale, qui a pour but d’offrir à un large public le répertoire musical le plus varié : musique de chambre, symphonies pour grand orchestre, opéras, musiques de films, accompagnement de musiques actuelles et même de spectacles comiques.
Né à Lausanne d’un père français et d’une mère bolivienne, Marc Leroy-Calatayud a récemment été nommé chef associé à l’Orchestre de Chambre de Genève pour la saison 2022/23, après avoir occupé le poste d’artiste en résidence à l’Orchestre national de Cannes durant la saison 2021/22. Il a travaillé comme chef assistant à l’Opéra national de Bordeaux de 2016 à 2019. Lauréat d’une bourse de l’Akademie Musiktheater Heute (2018-2021), il a étudié la direction d’orchestre à Vienne et à Zurich avec Mark Stringer et Johannes Schlaefli. Parmi ses projets symphoniques de la saison 2022/23, il fera ses débuts avec l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre national des Pays de la Loire et le Kanazawa Orchestra Ensemble, et il sera réinvité par l’Orchestre de Chambre de Lausanne et le Real Filharmonía de Galicia. Passionné d’opéra, il développe un vaste répertoire allant de Hændel et Mozart à Ravel, Weill et Rihm. Il dirigera prochainement la comédie musicale Ô mon bel inconnu de Reynaldo Hahn à l’Opéra de Tours et à l’Opéra de Rouen. Parmi ses collaborations récentes, on peut citer un Elisir d’amore au Théâtre des Champs-Élysées, La Légende du Roi Dragon d’Arthur Lavandier, Il barbiere di Siviglia et Mârouf, savetier du Caire d’Henri Rabaud à l’Opéra national de Bordeaux, et Die sieben Todsünden de Kurt Weill avec l’Ensemble Nomade. Il a aussi travaillé comme assistant sur de nombreuses productions, comme Les Troyens à la Bayerische Staatsoper (Daniele Rustioni), Platée et Œdipe à l’Opéra de Paris (Marc Minkowski, Ingo Metzmacher), et Jakob Lenz au Festival d’Aix-en-Provence (Ingo Metzmacher). Marc Leroy-Calatayud est un fervent défenseur de l’éducation musicale et des projets de sensibilisation. En 2009, il fonde un orchestre de jeunes, l’Orchestre Quipasseparlà, dans le but de trouver de nouveaux moyens de rendre la musique accessible à tous. Il a notamment organisé des concerts dans des hôpitaux, des maisons de retraite et des foyers pour sans-abri.
Le Chœur de l’Opéra de Lausanne est un chœur jeune, constitué d’étudiants en classes de chant de la Haute école de musique de Lausanne et de la Haute école de musique de Genève d’une part, et de chanteurs professionnels, d’autre part. Ses membres sont choisis sur audition et périodiquement réentendus. Ils sont distribués pour chaque opéra en fonction de leur voix et/ou de leurs aptitudes. Grâce à leur talent scénique, notamment, soutenu par un enthousiasme communicatif, ils sont fortement appréciés de tous les metteurs en scène invités. Il bénéficie depuis quelques années d’une préparation par plusieurs chefs de chœur expérimentés venant d’horizons différents, sélectionnés en fonction des ouvrages interprétés et de leur spécificité.
Né à Arles en 1951, Christian Lacroix, après des études d’histoire de l’art, se dirige définitivement vers la scène, son rêve d’enfance, après un long détour par la haute couture (1980 à 2009) menée de front avec son travail de costumier et décorateur de théâtre, opéra ou ballet, à l’Opéra Garnier, à la Monnaie de Bruxelles, à la Comédie-Française, au Théâtre des Champs-Élysées, aux Bouffes du Nord, au Metropolitan de New York, au Festival d’Aix-en-Provence, à l’Opéra Comique, au Capitole de Toulouse, ainsi qu’aux opéras de Strasbourg, Vienne, Berlin, Hambourg, Cologne, Munich, Graz, Saint-Gall, Francfort et Salzbourg.
Il a été récompensé par le Molière du créateur de costumes pour Phèdre en 1996 et pour Cyrano de Bergerac en 2007. Il a parallèlement développé une activité de designer industriel (TGV Atlantique, tramways de Montpellier) et de scénographe d’expositions. En 2021, il se lance avec La vie parisienne dans sa première mise en scène d’opéra, avec la complicité de Laurent Delvert, metteur en scène, Romain Gilbert, auteur de nombreuses mises en scène et Glyslein Lefever, chorégraphe. En 2022, il signe les décors et costumes de Cendrillon à l’Opéra de Stockholm.
À l’Opéra de Lausanne : Le nozze di Figaro (2021) et Werther (2022).
Après des études d’électronicien, Denis Foucart fait ses premiers pas dans l’événementiel, réalisant les éclairages de nombreuses manifestations à travers le monde, dont le concert de Jean Michel Jarre, produit pour l’entrée en l’an 2000, en Égypte. De 2000 à 2003, il est engagé comme régisseur lumières pour les tournées internationales des comédies musicales Notre dame de Paris et Roméo et Juliette. Fin 2003, il devient chef éclairagiste du Béjart Ballet Lausanne, et signe ses premiers éclairages de ballets avec les productions de Zarathoustra, La vie du danseur, ou encore Le tour du monde en 80 minutes. Pour le Festival Avenches Opéra, il crée les lumières de La bohème et de Nabucco.
les lumières de La bohème et de Nabucco. Chef électricien à l’Opéra de Lausanne depuis 2008, il reprend les lumières de Pierre et le loup, Die Zauberflöte, La veuve joyeuse, L’enfant et les sortilèges et crée celles de Phi-Phi (Route Lyrique 2014), de La Belle de Cadix (Route Lyrique 2016), Les chevaliers de la Table ronde (Route Lyrique 2019) et Dédé (Route Lyrique 2021) ainsi que celles de l’opéra jeune public, Amahl et les visiteurs du soir en 2017 et Cendrillon en 2018 et 2023.