Privé de public depuis le début de la pandémie, le Béjart Ballet Lausanne retrouve enfin le chemin de la scène, celle de l’Opéra de Lausanne qui lui confie l’ouverture de sa nouvelle saison. Du 2 au 11 octobre prochain, la compagnie présente « Basso Continuum », dernière création de son directeur artistique Gil Roman, et « 7 danses grecques » de Maurice Béjart.
Après « Tous les hommes presque toujours s’imaginent », fruit de la rencontre avec le compositeur américain John Zorn en 2019, Gil Roman propose « Basso Continuum », chorégraphie imaginée sur les compositions du lausannois Richard Dubugnon. Récipiendaire du Prix culturel vaudois Musique en 2014, nominé aux Victoires de la Musique classique en 2016, Richard Dubugnon interprète en direct à la contrebasse ses musiques sur scène.
Deuxième pièce chorégraphique au programme de la soirée, « 7 danses grecques » de Maurice Béjart, réglée sur la musique de Mikis Theodorakis. « Un ballet, disait le créateur du BBL, où la Grèce – aux dires des Grecs – est d’autant plus présente que les emprunts à son folklore sont minimes ».
Basso Continuum
Première Opéra de Lausanne – 2 octobre 2020
7 danses grecques
Première City Center, New York – 4 octobre 1983
Reprise – Théâtre de Beaulieu, Lausanne – 21 mai 2014
Pendant près de trente ans, le danseur a interprété les plus célèbres ballets de Maurice Béjart avant de créer à son tour et de lui succéder. Formé par Marika Besobrasova, Rosella Hightower et José Ferran, Gil Roman a rejoint en 1979 le Ballet du XXe Siècle de Maurice Béjart. Pendant près de trente ans, il interprète les plus célèbres ballets du chorégraphe. En 2007, Maurice Béjart le désigne comme son successeur à la tête du Béjart Ballet Lausanne.
Depuis 1995, son parcours chorégraphique est riche de créations : L’habit ne fait pas le moine, Réflexion sur Béla,Échographie d’une baleine, Casino des Esprits, Aria, Syncope, Là où sont les oiseaux (présentée en première mondiale au China Shanghai International Arts Festival en 2011) et Anima blues. Depuis cette dernière œuvre en 2013, six créations ont rejoint le répertoire : 3 Danses pour Tony, Kyôdaï, Tombées de la dernière pluie, Impromptu…, t ‘M et variations…, présentée le 16 décembre 2016, en inauguration de l’année 2017, marquant les 30 ans du BBL et les 10 ans de la disparition de Maurice Béjart. En avril 2019 à l’Opéra de Lausanne, il présente sa dernière création Tous les hommes presque toujours s’imaginent entièrement chorégraphiée sur la musique de John Zorn.
La carrière de Gil Roman représente plus de quarante ans de danse ininterrompue. Elle a été couronnée en 2005 par le Danza & Danza Award du meilleur danseur pour son interprétation de Jacques Brel dans le ballet Brel et Barbara, puis, en 2006, par le prestigieux Nijinsky Award décerné par le Monaco Dance Forum.
En 2014, la Fondation vaudoise pour la culture lui a remis son Prix du rayonnement. En novembre de la même année, lors de la tournée asiatique de La IXe Symphonie, il s’est vu remettre le prix spécial du Festival des arts de Shanghai. L’année suivante, au KKL de Lucerne, il a reçu le Prix Maya Plisetskaya 2015 lors d’une soirée en hommage à la grande danseuse disparue cette année-là. Son Excellence M. René Roudaut, ambassadeur de France en Suisse, lui a décerné, le vendredi 29 mai 2015 à Lausanne, les insignes de chevalier dans l’Ordre national du Mérite, l’une des décorations françaises les plus prestigieuses. Quatre ans plus tard, le Conseil d’État du canton de Vaud lui a remis le Mérite cantonal pour sa « contribution remarquable à la chorégraphie et à la danse ».
Des Ballets de l’Étoile à Paris en 1955 à la création du Béjart Ballet Lausanne en 1987, le chorégraphe a marqué à jamais le monde de la danse.
Maurice Béjart naît à Marseille le 1er janvier 1927. Il commence sa carrière de danseur à Vichy en 1946, la poursuit auprès de Janine Charrat, de Roland Petit et surtout, à Londres, au sein de l’International Ballet. À l’occasion d’une tournée en Suède avec le Ballet Cullberg (1949), il découvre les ressources de l’expressionnisme chorégraphique. Un contrat pour un film suédois le confronte une première fois à Stravinsky, mais, de retour à Paris, il se fait la main sur des pièces de Chopin sous l’égide du critique Jean Laurent. Le danseur se double dès lors d’un chorégraphe. En 1955, à l’enseigne des Ballets de l’Étoile, il sort des sentiers battus avec Symphonie pour un homme seul. Remarqué par Maurice Huisman, nouveau directeur du Théâtre Royal de la Monnaie, il règle un triomphal Sacre du Printemps quatre ans plus tard. L’année suivante, le chorégraphe crée, à Bruxelles, le Ballet du XXe Siècle, une compagnie internationale à la tête de laquelle il sillonne le monde entier, tandis que la liste de ses créations s’allonge : Boléro, Messe pour le temps présent et L’Oiseau de Feu. En 1987, le Ballet du XXe Siècle s’installe dans la capitale olympique et devient le Béjart Ballet Lausanne. En 1992, Maurice Béjart décide de réduire la taille de sa compagnie à une trentaine de danseurs pour « retrouver l’essence de l’interprète » et fonde, la même année, l’École-Atelier Rudra Béjart Lausanne. Parmi les nombreux ballets créés pour le BBL, citons Le Mandarin merveilleux, King Lear – Prospero, À propos de Shéhérazade, Lumière, MutationX, La Route de la soie, Le Manteau, Enfant-Roi, La Lumière des eaux et Le Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. Metteur en scène de théâtre (La Reine verte, Casta Diva, Cinq Nô modernes, A-6-Roc), d’opéra (Salomé, La Traviata et Don Giovanni), réalisateur de cinéma (Bhakti, Paradoxe sur le comédien…), Maurice Béjart a également publié plusieurs livres (roman, souvenirs, journal intime, pièce de théâtre). En 2007, à l’aube de ses 80 printemps, il donne naissance à La vie du danseur racontée par Zig et Puce. Alors qu’il crée ce qui sera sa dernière œuvre, Le Tour du monde en 80 minutes, Maurice Béjart s’éteint à Lausanne le 22 novembre 2007.
Richard Dubugnon est un musicien et compositeur vaudois installé en France depuis 1979. Il est un des seuls compositeurs suisses de sa génération à jouir d’une carrière internationale et à vivre uniquement de sa musique.
Né à Lausanne en 1968, Richard Dubugnon débute la musique à l’âge de 20 ans après des études d’Histoire à Montpellier et est reçu au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1992, où il obtient des 1er Prix en Contrepoint et en Contrebasse et un 2ème Prix en Fugue. Il part se perfectionner ensuite à la Royal Academy of Music de Londres, où il obtient un Master de Composition en 1997 avant d’y être nommé Fellow en 1998, puis Almuni en 2003.
Dès son retour en France en 2002, il reçoit le Prix Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts. En 2014 il reçoit le Prix de la Fondation Vaudoise pour la Culture et en 2015 le Grand Prix SACEM « carrière ».
Décrite comme “conduite par une sensibilité moderne et ludique” dans le New York Times, la musique de Dubugnon a été défendue par des artistes tels que Janine Jansen, Gautier Capuçon, Jean-Yves Thibaudet, Katia & Marielle Labèque, et par des chefs tels qu’Esa-Pekka Salonen, Paavo Järvi ou encore Semyon Bychkov.
En 2017, Naxos a sorti un CD monographique avec une sélection de ses mélodies avec orchestre et de ses Arcanes Symphoniques qui lui valut les éloges du journal britannique The Guardian écrivant que « la joie étourdissante dans ses possibilités sonores orchestrales est partout évidente ».
Les orchestres les plus célèbres ayant joué et commandité sa musique incluent le New York Philharmonic, l’Orchestra dell’Accademia di Santa Cecilia de Rome, l’Orchestre National de France, le Verbier Festival Orchestra ou encore le NHK Symphony à Tokyo.
Richard a enseigné la composition pendant des années au Royaume-Uni à la Royal Academy of Music et la Purcell School de Londres. Il a créé des projets de composition collective pour enfants n’ayant pas accès à la musique, notamment lors de sa résidence avec l’Orchestre National de Montpellier. Il a également été contrebassiste soliste, chambriste et free-lance avec l’orchestre de l’Opéra National de Paris entre 2002 and 2013. Il fut compositeur-en-résidence auprès des orchestres suisses tels que le Musikkollegium Winterthur et l’Orchestre de Chambre de Lausanne.
Richard Dubugnon est un musicien et compositeur vaudois installé en France depuis 1979. Il est un des seuls compositeurs suisses de sa génération à jouir d’une carrière internationale et à vivre uniquement de sa musique.
Né à Lausanne en 1968, Richard Dubugnon débute la musique à l’âge de 20 ans après des études d’Histoire à Montpellier et est reçu au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1992, où il obtient des 1er Prix en Contrepoint et en Contrebasse et un 2ème Prix en Fugue. Il part se perfectionner ensuite à la Royal Academy of Music de Londres, où il obtient un Master de Composition en 1997 avant d’y être nommé Fellow en 1998, puis Almuni en 2003.
Dès son retour en France en 2002, il reçoit le Prix Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts. En 2014 il reçoit le Prix de la Fondation Vaudoise pour la Culture et en 2015 le Grand Prix SACEM « carrière ».
Décrite comme “conduite par une sensibilité moderne et ludique” dans le New York Times, la musique de Dubugnon a été défendue par des artistes tels que Janine Jansen, Gautier Capuçon, Jean-Yves Thibaudet, Katia & Marielle Labèque, et par des chefs tels qu’Esa-Pekka Salonen, Paavo Järvi ou encore Semyon Bychkov.
En 2017, Naxos a sorti un CD monographique avec une sélection de ses mélodies avec orchestre et de ses Arcanes Symphoniques qui lui valut les éloges du journal britannique The Guardian écrivant que « la joie étourdissante dans ses possibilités sonores orchestrales est partout évidente ».
Les orchestres les plus célèbres ayant joué et commandité sa musique incluent le New York Philharmonic, l’Orchestra dell’Accademia di Santa Cecilia de Rome, l’Orchestre National de France, le Verbier Festival Orchestra ou encore le NHK Symphony à Tokyo.
Richard a enseigné la composition pendant des années au Royaume-Uni à la Royal Academy of Music et la Purcell School de Londres. Il a créé des projets de composition collective pour enfants n’ayant pas accès à la musique, notamment lors de sa résidence avec l’Orchestre National de Montpellier. Il a également été contrebassiste soliste, chambriste et free-lance avec l’orchestre de l’Opéra National de Paris entre 2002 and 2013. Il fut compositeur-en-résidence auprès des orchestres suisses tels que le Musikkollegium Winterthur et l’Orchestre de Chambre de Lausanne.
Mikis Theodorakis est un compositeur grec né le 29 juillet 1925 sur l’île de Chios. Il étudie aux conservatoires de Paris et Athènes. Après avoir fait partie de la résistance durant la guerre, il reste actif en politique et siège plusieurs fois au parlement grec. Membre du parti communiste, il est arrêté durant le coup d’état de 1967 et ne sera libéré que trois ans plus tard sous la pression internationale. En dehors de la Grèce, il est surtout connu pour ses musiques de films à l’image de Zorba le Grec (1964), Z (1969) et Etat de siège (1972), mais il compose aussi de la musique de concert dont 7 symphonies, 4 opéras, des ballets (en autres, Antigone en 1959) ainsi que plus d’un millier de chansons. Il est considéré dans son pays comme un héros national.