350 ans après la naissance de Jean Daniel Abraham Davel à Morrens, l’Opéra de Lausanne a demandé à deux artistes vaudois de s’emparer de cette figure charismatique et de la faire résonner en mots et en notes aux oreilles du public d’aujourd’hui. Au bout de trois années de travail, ils sont prêts à nous révéler les doutes et les certitudes de son combat, au contact de personnages-clés de sa tragédie : le Bernois Ludwig von Wattenwyl, haut commandant du Pays de Vaud chargé de mener l’enquête contre lui, l’ami et traître Jean-Daniel de Crousaz, qui l’a dénoncé au pouvoir bernois, et cette Belle Inconnue, incarnation fugitive et lumineuse de ses visions mystiques qui sont au cœur de la révélation de son destin. Un voyage artistique et historique que le spectateur se verra invité à prolonger à travers la lecture d’un ouvrage consacré à la genèse de la création et à une rétrospective de l’utilisation littéraire, dramatique et musicale de la figure de Davel à travers les siècles.
Musicien d’origine suisse, Christian Favre réalise une triple carrière : pianiste, professeur et compositeur. Il joue en récital, en musique de chambre et avec orchestre à travers l’Europe, sous la direction d’Armin Jordan, Franz Welser-Möst, Tibor Varga ou encore Jesús López Cobos. Il s’est produit avec, entre autres, François Guye, Tedi Papavrami, Pierre Amoyal et Raphaël Oleg. Comme pianiste du Quatuor Schumann de 1996 à 2016, il réalise de nombreux concerts et enregistrements. Il est, depuis 1985, professeur à la Haute Ecole de Musique de Lausanne et donne régulièrement des cours de maître. Il est l’auteur d’œuvres de musique de chambre ainsi que d’un Requiem créé à Buenos Aires en 2008. A ce propos, citons François Hudry, producteur à France Musique : « Christian Favre est un musicien romantique, passionné et tourmenté. Il tente de résoudre les tensions entre la peur de la mort et la sérénité, entre un dodécaphonisme aux racines tonales et la polytonalité ». Ou encore Thierry Dagon dans la Revue musicale suisse : « Son Requiem est une page bouleversante. D’un raffinement d’écriture, d’un métier très sûr, voici une partition qui est incontestablement à placer aux côtés des grands requiems de l’Histoire ». Dernière création en date : son Quintette pour clarinette et cordes en mars 2022.
Longtemps critique de théâtre et de littérature, René Zahnd a travaillé au Théâtre Vidy-Lausanne de 1999 à 2013, où il fut directeur adjoint aux côtés de René Gonzalez. Il a publié une vingtaine de pièces de théâtre qui ont été jouées sur différentes scènes de Suisse, de France et d’Afrique de l’Ouest. En parallèle, René Zahnd poursuit un travail de traducteur de théâtre, le plus souvent en collaboration avec Hélène Mauler.
Parmi ses réalisations récentes : un ouvrage consacré à l’homme de théâtre Benno Besson (Le Savoir Suisse, 2019), un texte pour le jeune public (Anacoluthe !, Actes Sud-Papier), un ouvrage consacré au dramaturge Ödön von Horváth (Ides et Calendes), ainsi qu’une pièce, La Moureuse, créée dans une mise en scène de Gianni Schneider (L’Âge d’Homme).
Particulièrement attaché aux œuvres de Berlioz, Mahler, Strauss, Debussy, Ravel et Boulez, Daniel Kawka dirige, avec un rare éclectisme, des œuvres des XIXe, XXe et XXIe siècles. Directeur de l’Ensemble Orchestral Contemporain jusqu’en 2019, de l’Orchestre Symphonique Ose!, il est régulièrement invité à diriger dans les hauts lieux de l’opéra tels que La Monnaie, La Fenice, l’Opéra de Rome, l’Opéra National de Séoul, la Philharmonie de Saint-Pétersbourg, ainsi que des formations symphoniques françaises, européennes comme l’Orchestre philharmonique de Radio France, l’Orchestre national de France, l’Orchestre de la Suisse romande, l’Orchestre national d’Islande, les orchestres d’Athènes, de la RAI, de Varsovie, de Moscou, ou encore de Shanghai.
Il a dirigé une trentaine d’opéras depuis 2009, en version scénique et concertante (parmi lesquels le Ring, Tristan und Isolde, Tannhäuser, Lohengrin, Dialogues des carmélites, Così fan tutte, Turandot, Le Château de Barbe-Bleue, Rodrigue et Chimène, Ariane et Barbe-Bleue, Pelléas et Mélisande, Maria Republica, Eugène Onéguine, Der Rosenkavalier, Salomé, Fando et Lis….) et créé une dizaine d’ouvrages contemporains. Amoureux de la voix, du son, c’est cette alchimie sensible qu’il recherche, au service de la seule expressivité sonore et poétique.
Il est l’actuel directeur artistique et musical du Léman Lyriques Festival dont les trois premières éditions, à cheval entre la France et la Suisse ont été consacrées respectivement à Richard Wagner, Gustav Mahler, Richard Strauss, tandis que la dernière faisait la part belle à Pouchkine et à l’opéra russe.
À l’Opéra de Lausanne : Le Vase de parfums (2005), Les Mamelles de Tirésias (2016) et La Gaîté parisienne (2016).
Metteur en scène d’origine allemande par son père et italienne par sa mère, établi à Lausanne, Gianni Schneider a été l’assistant de Giorgio Strehler à Milan, de Matthias Langhoff à Paris et à Lausanne, de Maurice Béjart à Lausanne, ainsi que l’assistant et dramaturge de Thomas Ostermeier à Berlin. Durant les années 1990, avec plusieurs metteurs en scène lausannois, il fonde le collectif Pull Off Théâtre, créant des spectacles pour le Festival de la Cité comme Hôtel O – l’érotisme au théâtre et Les Sept Péchés capitaux. Avec sa propre compagnie de théâtre, il crée L’Envie de Christophe Gallaz. La Compagnie professionnelle de théâtre Gianni Schneider est créée en octobre 1988. Il a signé une trentaine de mises en scène et celles-ci ont été produites dans les plus prestigieux théâtres de suisse romande. La Compagnie a reçu, en 1989, le Prix théâtre de la Fondation pour la Culture de l’Etat de Vaud. Un livre lui est dédié en 1990 (En toute Liberté) et tous ses spectacles sont publiés en 2010 par les Editions Favre. Il crée La Moureuse (2019), récit autobiographique composé de dialogues entre l’homme de théâtre et sa mère, écrit par René Zahnd. En novembre 2021, il a créé, en co-production, une nouvelle version des Trois Soeurs d’après Anton Tchekhov au Théâtre Kléber-Méleau et travaille ensuite sur son nouveau projet Les Cordonniers de Witkiewicz, prévu pour le printemps 2023.
Après avoir débuté très jeune l’étude du piano, puis du chant à Metz, Régis Mengus fait ses débuts sur scène à l’Opéra de Metz. Il chante depuis dans de nombreux théâtres où il aborde entre autres, le rôle de Danilo (La veuve joyeuse) à l’Opéra de Nice, l’Opéra de Reims, l’Opéra de Lausanne et à Marseille, Marcello (La Bohème) à l’Opéra de Reims et à l’Opéra de Metz, Sharpless (Madame Butterfly) à l’Opéra de Reims, le Mari (Les Mamelles de Tirésias), Valentin (Faust) et le rôle-titre d’Hamlet à l’Opéra de Lausanne, Karnac (le Roi d’Ys) à l’Opéra de Saint-Etienne, Escamillo (Carmen) à l’Opéra de Rennes.
Plus récemment, il interprète le rôle de Valentin (Faust) à l’Opéra de Massy et à l’Opéra de Saint-Etienne, Albert (Werther) à l’Opéra National du Rhin, Papageno (Die Zauberflöte) au Grand Théâtre de Tours, Escamillo (Carmen) à l’Opéra de Metz, Phanor (Reine de Saba), Eugène Oneguine à l’Opéra de Marseille, Hoël (Dinorah ou le Pardon de Ploermel) au Deutsche Oper de Berlin, le Mari (Les Mamelles de Tirésias) et de Ramiro (L’heure Espagnole) à l’Opéra d’Oviedo, Schaunard (La Bohème) à l’Opéra de Marseille Escamillo (Carmen) à l’Opéra du Rhin.
Parmi les projets de l’artiste, Bill (Quiet Place) à l’Opéra National de Paris, Ourias (Mireille) à l’Opéra de Metz, Le Mari (Les Mamelles de Tiresias) au Festival de Glyndebourne
À l’Opéra de Lausanne : La veuve joyeuse (2014), Les Mamelles de Tirésias (2016), Faust (2016) et Hamlet (2017).
Après des études en architecture intérieure à l’École Boulle, Christophe Berry se tourne vers l’art lyrique. Il fait ses débuts avec le rôle de Gon- tran (Les Mousquetaires au Couvent) et de Ca- mille de Rosillon (La veuve joyeuse). Depuis, il est régulièrement invité sur les scènes françaises, parmi lesquelles l’Opéra de Marseille, l’Opéra na- tional de Lorraine, de Bordeaux, de Paris, les Cho- régies d’Orange et l’Opéra de Tours, où il chante entre autres les rôles de Nicias (Thaïs), Il Duca di Mantova (Rigoletto) et le Chevalier de la Force (Dialogues des Carmélites). Parmi les autres rôles, citons Tybalt (Roméo et Juliette – Opéra de Lausanne et de Monte Carlo), Gérald (Lakmé – Le Caire, Opéra de Lausanne et de Santiago du Chili), Cas- sio (Otello), le rôle-titre de Fortunio (Opéra de Rennes), et plus récemment Cavara- dossi (Tosca) à Marmande et avec « Opéra en plein Air » aux Invalides, Die Zauberflöte et I Puritani à l’Opéra de Marseille, Jean (La Vierge de Massenet) à Saint-Etienne, le Steuermann (Der fliegende Holländer) à l’Opéra de Massy. Parmi ses projets : Il Conte di Lerma (Don Carlo) à l’Opéra de Marseille.
À l’Opéra de Lausanne : Roméo et Juliette (2011), L’Aiglon (2013), Lakmé (2013) et La veuve joyeuse (2014).
François Lis a été nommé dans la catégorie « Révélations » aux Victoires de la Musique Classique en 2005. Il a étudié dans des institutions de renommée mondiale, telles que le Mozarteum de Salzbourg. François Lis endosse le rôle-titre des Nozze di Figaro et chante le Requiem de Mozart à l’Opéra de Lyon avec l’Orchestre national de France. Son incarnation de Marcel (Les Huguenots) à la Monnaie en 2011 a eu un succès remarquable. On a pu l’entendre ces dernières saisons dans Jeanne au bûcher de Honegger avec l’Orchestre national de Lyon et dans Roméo et Juliette de Berlioz à Varsovie. En 2013, il fait ses débuts au Festival de Saint-Denis dans L’Enfance du Christ, dirigé par James Conlon. Récemment, il chante La Naissance d’Osiris en Corée avec les Arts Florissants, Orlando Paladino à Munich et revient à l’Opéra de Paris dans le rôle de Zuniga (Carmen). Pendant la saison 2018/19, il revient à Amsterdam (OEdipe) et à Paris (Carmen). Il chante Don Basilio (Il barbiere di Siviglia) à Bordeaux, Huascar et Don Alvaro (Les Indes galantes) à Genève. Durant la saison 2021/22, il reprend le rôle de Sethos dans Thamos, König in Ägypten de Mozart en concert avec l’Orchestre de Lille.
Après des études de droit, Alexandra Dobos-Rodriguez entre au Conservatoire de Toulouse puis à l’HEMU Lausanne, dans la classe de Leontina Vaduva. Elle a notamment interprété Eurydice dans l’opéra de Gluck, Vénus dans Orphée aux Enfers, Pamina dans Die Zauberflöte, Madame Lidoine dans Dialogues des Carmélites et la comtesse Almaviva des Nozze di Figaro. Elle a chanté lors du gala célébrant les 30 ans de carrière de Leontina Vaduva, à Bucarest. Elle bénéficie des conseils de Jean-François Gardeil pour la mélodie française et de Helmut Deutsch pour le Lied.
En été 2017, elle a été sélectionnée pour participer à l’Excellenz-Labor Gesang, un atelier de deux semaines dirigé par Hedwig Fassbender, René Massis, Enza Ferrari et Fausto Nardi. Elle est lauréate de la fondation du Pour-cent culturel Migros.
Le Chœur de l’Opéra de Lausanne est constitué d’un noyau d’une quarantaine de choristes dont la plupart sont étudiants en classe de chant et de perfectionnement professionnel au Conservatoire de Lausanne ou dans d’autres conservatoires romands. Les choristes sont choisis sur audition et périodiquement réentendus. Ses chefs, parmi les plus expérimentés, sont sélectionnés en fonction des ouvrages interprétés.
Le Chœur de l’Opéra de Lausanne est régulièrement engagé par des orchestres ou des festivals, tant en Suisse qu’à l’étranger : Création de Haydn (décembre 2003 – direction Jerzy Semkow) et Stabat Mater de Rossini (février 2006 – direction Corrado Rovaris) dans le cadre des saisons de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, Roland de Lully (version concert) au Concertgebouw d’Amsterdam, à l’Opéra de Montpellier et au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (janvier 2004 – orchestre des Talens Lyriques, direction Christophe Rousset), Die Entführung aus dem Serail en version de concert au Théâtre des Champs-Élysées (janvier 2005), La grotta di Trofonio (version concert) au Théâtre de Poissy (mars 2005 – Talens Lyriques direction Christophe Rousset), Nocturnes de Debussy au Septembre musical de Montreux 2007 (RSO Berlin, direction Marek Janowski).
En 2008 et 2010, on a pu l’entendre dans le cadre des saisons de l’OCL, sous la direction de Christian Zacharias : Te Deum de Bruckner (février 2008), Les Noces de Stravinski (décembre 2008, également à Saint-Gall) et IXe Symphonie de Beethoven (avril 2010).
Le Chœur participe en outre à de nombreuses tournées avec les productions de l’Opéra de Lausanne: Opéra de Vichy (Rigoletto en 2005, Il Turco in Italia en 2006, La veuve joyeuse en 2007, Carmen en 2008, Amelia al ballo en 2008 sous la direction de Arie Van Beek et La Traviata en 2009 sous la direction de Roberto Rizzi Brignoli), Opéra Comique (Amelia al ballo de Menotti en mars 2007). En octobre 2008, l’Opéra de Lausanne et son cadre de chœur sont partis en tournée au Japon pour quatorze représentations de Carmen.
Le Chœur de l’Opéra de Lausanne a participé aux enregistrements discographiques du Nez de Chostakovitch, Roland de Lully et La grotta di Trofonio de Salieri. Il a également prêté son concours aux captations télévisées par la RTS de La fille de Madame Angot, de La Belle Hélène et, à l’occasion de la réouverture de l’Opéra, de L’elisir d’amore.
Après avoir obtenu son diplôme de piano dans la classe d’Elisabeth Athanassova au Conservatoire Supérieur de Musique de Genève, Jean-Philippe Clerc se perfectionne auprès d’Esther Yellin. Durant ses études, il aborde également le clavecin et le pianoforte. Passionné d’art lyrique, c’est tout naturellement qu’il se tourne vers l’accompagnement de chanteurs. Actuellement, il travaille en tant que chef de chant et pianiste à l’Opéra de Lausanne ainsi que pour les classes de chant et l’atelier lyrique de la Haute École de Musique de Lausanne (HEMU). Parallèlement à ses engagements institutionnels, Jean-Philippe Clerc prépare de nombreux chanteurs pour leurs rôles opératiques ou concerts et accompagne régulièrement des chanteurs en récitals.
En tant que maestro al Cembalo, il a dirigé les opéras Alcina de Haendel et Così fan tutte de Mozart à Sion, tous deux mis en scène par Julie Beauvais ainsi que La serva padrona de Pergolesi, mise en scène par Eric Vigié, dans une production de l’Opéra de Lausanne en tournée au Bhoutan en novembre 2018. En outre, la direction du chœur de l’Opéra de Lausanne lui a plusieurs fois été confiée.