c’est ainsi que se déploie Guillaume Tell dès sa célèbre ouverture, exposant les personnages de son drame aux orages de l’Histoire et aux tourments de l’amour contrarié. Cette grande fresque héroïque raconte les épisodes du combat helvétique contre l’occupant autrichien. Gioachino Rossini puise autant son inspiration dans la beauté des forces naturelles que dans le thème de la liberté, fil conducteur de ce grand opéra, dont les quatre actes suivent les évènements fondateurs de l’Histoire suisse, tels que les a structurés Friedrich von Schiller dans la tragédie à l’origine du livret.
Rossini s’éloigne ici de la tradition du bel canto, mais sa musique reste frémissante de lyrisme. Le rôle-titre revient à un baryton, qui incarne la geste du légendaire et audacieux arbalétrier. Mais le ténor de l’histoire n’est pas en reste, à qui le compositeur confie les airs virtuoses d’Arnold, patriote suisse amoureux déchiré de la belle Mathilde, princesse de Habsbourg.
Fort de tous ses succès italiens, installé à Paris, le très admiré Rossini clôt ainsi en 1829 son étourdissante carrière de compositeur d’opéras, et inspire durablement le grand opéra à la française grâce à cette ultime œuvre lyrique.
Cette ouverture de saison crée l’évènement, présentant le tout premier Guillaume Tell de l’Opéra de Lausanne, où deux grands artistes font leurs débuts avec cette production à la fois poétique et spectaculaire : Francesco Lanzillotta à la baguette et Bruno Ravella à la mise en scène.
Première représentation le 3 août 1829 à la salle Le Peletier, Paris
Édition critique d’Elizabeth C. Bartlet copyright © Maison Ricordi, Milan
Julien Dran découvre le chant grâce à ses parents, eux-mêmes chanteurs lyriques. Il suit des études au Conservatoire de Bordeaux et au CNIPAL de Marseille. Après son passage au CNIPAL, il est très vite engagé pour interpréter des rôles de plus en plus importants comme Le comte Almaviva (Il barbiere di Siviglia), Ferrando (Così fan tutte), Fenton (Falstaff), Tebaldo (I Capuleti e i Montecchi)… Il a remporté le Concours international Gayarre à Pampelune sous la présidence de Teresa Berganza en 2013 et, la même année, le prix de l’Opéra de Paris à la salle Gaveau dans la catégorie chanteur masculin. Il se produit en France et à l’étranger dans Les Pêcheurs de perles, Fra Diavolo (où il tient le rôle-titre), L’italiana in Algeri (Lindoro), Béatrice et Bénédict (Bénédict) et Carlotta ou la Vaticane (Tibère), création mondiale de Dominique Gesseney-Rappo à l’Opéra de Fribourg. Parmi les temps forts de ses dernières saisons: Belmonte (Die Entführung aus dem Serail) à Marseille, Nemorino (L’elisir d’amore) à Québec, le rôle-titre de Faust de Gounod et Alfredo (La traviata) aux opéras de Marseille, Toulouse, Vichy et Limoges, le Vice-roi de Naples dans la création mondiale du Soulier de satin de Marc-André Dalbavie à l’Opéra Bastille et Mireille à l’Opéra de Metz.
À l’Opéra de Lausanne: La Belle Hélène (2019), L’Auberge du Cheval-Blanc (2021) et My Fair Lady (2022).
Pour la première fois à l’Opéra de Lausanne.
Issue des Jeunes Voix du Rhin, Géraldine Chauvet débute sur la scène internationale en 2009, aux Arènes de Vérone, dans le rôle de Carmen (F. Zeffirelli) dirigée par Plácido Domingo. Ce dernier l’invite à chanter à ses côtés le duo final Carmen-Don José lors du Gala Domingo à Tokyo. Elle est acclamée à
New York au Avery Fisher Hall dans Adriano (Rienzi), puis Sesto (La clemenza di Tito) au Metropolitan Opera. Son large répertoire comprend : Adalgisa (Norma), Rosina (Il barbiere di Siviglia), Carmen (rôle-titre), Charlotte (Werther), Mère Marie de l’Incarnation (Dialogues des carmélites), Kostelnicka (Jenufa), Gertrude (Hamlet), Laura (La Gioconda), Elvira et Zerlina (Don Giovanni), Santuzza (Cavalleria rusticana)… et des créations mondiales : Il Postino à Vienne avec Plácido Domingo, ou Charlotte Salomon de M. A. Dalbavie à Salzburg dans une mise en scène de Luc Bondy. Récemment elle a chanté Nicklausse (Les contes d’Hoffmann) au Metropolitan Opera, Carmen et Nabucco aux Arènes de Vérone. En projet : Nabucco, Carmen, Don Giovanni et un concert de gala à Vérone aux côtés de Plácido Domingo.
Le ténor français Jean Miannay étudie le chant à Lausanne auprès de Brigitte Balleys, ainsi qu’à Berlin dans la classe de Scot Weir. Il se distingue dès 2018 lors du 4e Concours Raymond Duffaut, où il remporte le grand prix. Suite à cela il décroche différentes distinctions au Concours de Clermont-Ferrand, au Concours Kattenburg, ainsi qu’au 2e Concours international de musique de Vienne. Sa voix de jeune lyrique l’amène à interpréter des rôles comme Tamino (Die Zauberflöte), Ferrando (Così fan tutte), Beppe (Pagliacci), Nemorino (L’elisir d’amore), Alfredo (La traviata), Vincent (Mireille), ou encore Des Grieux (Manon). En 2018, il fait ses premiers pas à l’Opéra de Lausanne, où il se produit régulièrement par la suite. Il chante en France aux opéras de Massy, d’Avignon et de Clermont-Ferrand, ainsi qu’aux Chorégies d’Orange pour la quatrième année consécutive. En 2022, il fait ses débuts en Allemagne au Theater Magdeburg dans une production d’Orpheus in der Unterwelt. De nature curieuse, il s’épanouit également dans la création contemporaine ainsi qu’en musique de chambre. Il chante notamment Les Illuminations et la Sérénade pour cor et ténor de Benjamin Britten, le Journal d’un disparu de Janáček et la Dichterliebe de Schumann. Il est attendu cet été en Remendado (Carmen) aux Chorégies d’Orange et intègre l’Opéra Studio du Rhin pour la saison 2023/24.
À l’Opéra de Lausanne: Cendrillon de Pauline Viardot (2018), Les Contes d’Hoffmann (2019), Rinaldo (2020), L’Auberge du Cheval-Blanc (2021), Semiramide, Eugène Onéguine et L’elisir d’amore (2022).
Le Chœur de l’Opéra de Lausanne est un chœur jeune, constitué d’étudiants en classes de chant de la Haute école de musique de Lausanne et de la Haute école de musique de Genève d’une part, et de chanteurs professionnels, d’autre part. Ses membres sont choisis sur audition et périodiquement réentendus. Ils sont distribués pour chaque opéra en fonction de leur voix et/ou de leurs aptitudes. Grâce à leur talent scénique, notamment, soutenu par un enthousiasme communicatif, ils sont fortement appréciés de tous les metteurs en scène invités. Il bénéficie depuis quelques années d’une préparation par plusieurs chefs de chœur expérimentés venant d’horizons différents, sélectionnés en fonction des ouvrages interprétés et de leur spécificité.