Lorsqu’il met en scène l’univers bucolique de l’orgueilleuse Adina et du tendre Nemorino, Donizetti touche à la fibre sensible du spectateur. Néanmoins, il ne prive pas l’histoire d’un fin sens de l’humour. En effet, qu’y-a-t-il de plus émouvant mais aussi comique que l’espace fragile entre un homme et une femme liés par le philtre amoureux ? Entre les mains de ce maître habile dans tous les genres, allant de la grande tragédie au divertissement, l’opéra- comique prend des traits sentimentaux. Le plus grand succès populaire de Donizetti allie légèreté et profondeur, et tient le cœur du spectateur en palpitation permanente. Faut-il miser sur le titillement de la distance ou sur la sincérité du dévouement ? Et si ce dernier est découplé par l’effet d’un philtre illusoire ? Finalement, on assiste au triomphe de la persévérance et de l’honnêteté, même si la « larme furtive » arrachée à l’œil dubitatif d’Adina mettra quelques répliques avant de se transformer en torrent. Fine dramaturgie du sentiment humain le plus mystérieux, cette œuvre dès le succès triomphal de sa création ne quitta jamais le répertoire, suscitant l’émoi des publics à travers les siècles. Le chef-d’œuvre donizettien se déploie tel un élixir musical, à consommer sans modération.
Livret de Felice Romani d’après le livret d’Eugène Scribe
Première représentation au Teatro della Canobbiana à Milan, le 12 mai 1832
Éditions G. Ricordi & Co. Bühnen- und Musikverlag GmbH, Berlin
Valentina Nafornita fait ses études au Collège musical Stefan Neaga de Chisinau et au Conservatoire de musique de Bucarest. Elle est lauréate de nombreux concours internationaux, dont le Young Opera Singers of Europe, le Romanian Orange Prize for Young Musicians et la Hariclea Darclée Competition. Premier prix du BBC Cardiff Singer of the World en 2011, elle y reçoit également le Dame Joan Sutherland Audience Award et termine finaliste du Lied Prize. Ses engagements la mènent notamment à la Scala de Milan, à Amsterdam, Édimbourg, aux opéras de Berlin et Munich, ainsi qu’en Chine. De 2011 à 2016, elle a fait partie de l’ensemble du Wiener Staatsoper, où elle a interprété les rôles de Susanna, Oscar, Musetta, Marzelline et Norina. Dernièrement, elle a chanté à Düsseldorf lors du AIDS-Gala, à l’Opéra de Hambourg (L’elisir d’amore), à l’Opéra Bastille (La veuve joyeuse et La clemenza di Tito). Ses débuts au Teatro dell’Opera di Roma se sont faits dans le rôle de Musetta. Elle chante les rôles de Zerlina, Adina, Susanna, Musetta, Norina au Staatsoper de Vienne et le rôle-titre de Iolanta à l’Opéra national de Paris.
A l’Opéra de Lausanne : Fiordiligi dans Così fan tutte (2018).
Paolo Fanale débute dans le rôle de Don Ottavio (Don Giovanni) à Padoue. Depuis, il s’est produit à la Scala, au Metropolitan, Royal Opera House, Opéra national de Paris, Berlin Staatsoper, Wiener Staatsoper, Deutsche Oper Berlin, Théâtre des Champs-Elysées, Dresden Semperoper, Opera di Roma, au Salzburg Festival, à l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia… Son vaste répertoire comprend les rôles-titres de Faust et La clemenza di Tito, Fenton (Falstaff), Hylas (Les Troyens), Roméo (Roméo et Juliette), Tamino (Die Zauberflöte), Pelléas (Pelléas et Mélisande), Ferrando (Così fan tutte), Belmonte (Die Entführung aus dem Serail), Tebaldo (I Capuleti e i Montecchi), Rinuccio (Gianni Schicchi), Edgardo (Lucia di Lammermoor), Gennaro (Lucrezia Borgia), Grimoaldo (Rodelinda), Nicias (Thaïs), Rodolfo (La bohème), Il duca di Mantova (Rigoletto), Nadir (Les pêcheurs de perles).
À l’Opéra de Lausanne : le rôle-titre de Faust (2016), Tito dans La clemenza di Tito (2018).
Le baryton italien Giorgio Caoduro devient rapidement un des meilleurs chanteurs de sa génération. Il s’est produit sous la baguette de chefs d’orchestre tels que Carlo Rizzi, Jesús López Cobos, Riccardo Frizza, Bruno Bartoletti, Daniel Harding, Bruno Campanella, Nicola Luisotti, James Conlon, Michel Plasson, Zubin Mehta… Il a collaboré avec les metteurs en scène Pier Luigi Pizzi, Jérôme Savary, Massimo Ranieri, Irina Brook, Sir Peter Hall, Luca Ronconi, Stefano Vizioli, Francisco Negrin, Marco Bellocchio et Laurent Pelly. Parmi ses engagements récents, citons notamment L’Italiana in Algeri et La bohème au Berlin Staatsoper et à Aix-en-Provence; Il barbiere di Siviglia à l’Opéra national de Paris; La Cenerentola à Glyndebourne, Francfort et Paris. Giorgio Caoduro a participé à la production filmée de Rigoletto à Mantoue avec Plácido Domingo et Zubin Mehta. En 2012 il a reçu le prix Australian Green Room Award du meilleur chanteur lyrique de l’année.
A l’Opéra de Lausanne : Marco dans Gianni Schicchi (2004), Gaudenzio dans Il signor Bruschino (2004), Figaro dans Il barbiere di Siviglia (2014), Dandini dans La Cenerentola (2015).
Diplômé en scénographie de l’Académie des Beaux-Arts de Venise, Adriano Sinivia part à Paris étudier dans les écoles de cirque et de mimodrame Annie Fratellini et Marcel Marceau. Ses mises en scène de Mezz’ora di luna et Una delle ultime sere di Carnovale pour la Biennale de Venise lancent sa carrière d’interprète et de créateur. L’Opéra de Paris lui confie sa première mise en scène d’opéra avec Stradella de César Franck. Suivront Les contes d’Hoffmann, Falstaff, Carmen, La petite renarde rusée, Les saltimbanques, L’auberge du cheval blanc, La cambiale di matrimonio, Il signor Bruschino et bien d’autres, dans de nombreuses maisons d’opéra. Récemment, pour le théâtre, il a mis en scène L’emberlificoteur de Carlo Goldoni, Arloc de Serge Kribus, New York City de David Mamet, L’oiseau vert de Carlo Gozzi. Actuellement, il participe en tant que comédien à plusieurs spectacles.
À l’Opéra de Lausanne : Monsieur de Pourceaugnac (2007), Il barbiere di Siviglia (2009 et 2014), L’elisir d’amore (2012), La Cenerentola (2015), La Chauve-Souris (2018).
Après l’obtention d’une licence en langue italienne en 2014, Laurène Paternò intègre la Haute École de Musique de Lausanne dans la classe de Stephan MacLeod, en Bachelor puis en Master de Soliste en 2017. Dans ce cadre, elle participe à une création musicale donnée à Rio de Janeiro lors de la semaine d’ouverture des Jeux Olympiques en 2016. Elle remporte le 1er prix du concours Kattenburg à l’Opéra de Lausanne ainsi que le prix de l’HEMU de l’édition 2019.
Elle interprète les rôles de Blanche de la Force dans Dialogues des carmélites et Susanna dans Le nozze di Figaro, ce dernier sous la direction de Leonardo Garcìa Alarcón, opéras produits par la Haute École de Musique de Lausanne. En 2019, elle interprète également les rôles de Sofiya et Yelena dans l’opéra pour enfants Laïka, le chien dans l’espace de Russell Hepplewhite au Nouvel Opéra de Fribourg. En concert, elle a également eu l’occasion de se produire aux côtés d’ensembles notables tels que Gli Angeli Genève, l’Orchestre de Chambre de Lausanne ou l’Orchestre de Chambre Fribourgeois, dans un répertoire sacré ou opératique.
À l’Opéra de Lausanne elle interprète les rôles de Serpina dans La serva padrona en 2018 (opéra donné au Bhoutan), de Mélusine dans Les Chevaliers de la Table ronde d’Hervé en 2019 et faisant aussi partie de la distribution dans L’elisir d’amore avec le rôle de Giannetta en 2020.
Le Chœur de l’Opéra de Lausanne est un chœur jeune, constitué d’étudiants en classes de chant de la Haute école de musique de Lausanne et de la Haute école de musique de Genève d’une part, et de chanteurs professionnels, d’autre part. Ses membres sont choisis sur audition et périodiquement réentendus. Ils sont distribués pour chaque opéra en fonction de leur voix et/ou de leurs aptitudes. Grâce à leur talent scénique, notamment, soutenu par un enthousiasme communicatif, ils sont fortement appréciés de tous les metteurs en scène invités. Il bénéficie depuis quelques années d’une préparation par plusieurs chefs de chœur expérimentés venant d’horizons différents, sélectionnés en fonction des ouvrages interprétés et de leur spécificité.
Directeur musical de l’Opéra de Philadelphie et de l’Artosphere Festival Orchestra, Corrado Rovaris est également le chef principal de l’Orchestre de chambre I Virtuosi Italiani. En 2018-19 il ouvre la saison de l’Opéra de Philadelphie avec une nouvelle production de Lucia di Lammermoor mise en scène par Laurent Pelly, suivie par A Midsummer Night’s Dream et La bohème. Il dirige la création mondiale de Glass Handel (sur des musiques de Haendel et de Philip Glass). Engagé dans la promotion de nouvelles oeuvres, Corrado Rovaris a récemment dirigé les créations mondiales d’Elizabeth Cree de Kevin Puts et Mark Campbell, ainsi que Written on Skin de George Benjamin à l’Opéra de Philadelphie. Durant la saison 2018-2019 il dirige également La clemenza di Tito à l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise et à l’Opéra d’Oviedo. Il est chevalier de l’Ordre du Mérite de la République Italienne et a reçu en 2016 le prix Franco Abbiati.
A l’Opéra de Lausanne : Rigoletto (2000), Luisa Miller (2001), La bohème (2003), Il Signor Bruschino et Gianni Schicchi (2004), Otello (2010), La Traviata (2015).
Enzo Iorio étudie l’architecture à la faculté de Naples. Il suit plusieurs formations sur le costume, le maquillage, la décoration et la scénographie, en Europe, ainsi qu’en Inde et en Afrique. Passionné de musique, il participe à différents groupes de recherche avant de se lancer dans l’aventure théâtrale tant en France qu’en Italie. Créateur vidéo, il réalise des bandes pour la publicité ainsi que des documentaires sur l’architecture ou le théâtre et fait des créations pour la danse. Parallèlement, il continue sa recherche dans les arts graphiques et part vivre à Paris, où il commence à créer décors et costumes pour des pièces de théâtre, le cirque et l’opéra, en collaboration avec plusieurs artistes et différents metteurs en scène. Il collabore depuis des années avec Adriano Sinivia, avec qui il a notamment réalisé deux opérettes pour le Capitole de Toulouse, Les saltimbanques et L’Auberge du Cheval blanc.
À l’Opéra de Lausanne : Monsieur de Pourceaugnac (2007), Il barbiere di Siviglia (2009), L’elisir d’amore (2012), Il barbiere di Siviglia également dans le rôle d’Ambrogio (2014), La Cenerentola (2015).
Fabrice Kebour est parmi les créateurs lumière les plus prolifiques de sa génération. Ces vingt dernières années, son travail a été présenté en Europe, ainsi qu’au Japon, aux Etats-Unis, au Moyen Orient et au Canada. Il a signé des lumières dans les théâtres les plus prestigieux tels que la Comédie Française, l’Opéra National de Paris, le Wiener Staatsoper, le Bregenzer Festpiele, le Teatro Alla Scala, les Arènes de Vérone et le Théâtre Royal de la Monnaie. En 2006, il éclaire les cérémonies olympiques d’ouverture et de clôture des jeux asiatiques de Doha, et participe en 2011 à l’exposition Light steaks, une rétrospective internationale organisée par la Prague Quadrennial of Performance Design and Space exhibit autour du travail des créateurs lumière ayant marqué leur génération. Il a été nominé pour le Molière du meilleur créateur lumière pour Camille C en 2005, Baby Doll en 2009 et Pluie d’Enfer en 2011.
À l’Opéra de Lausanne : Il barbiere di Siviglia (2009 et 2014), L’elisir d’amore (2012), Die Lustigen Weiber von Windsor (2014,) Le Petit Prince en création mondiale (2014).