dès sa création à La Fenice de Venise en 1851. Avant Le Trouvère et La Traviata, le premier opus de sa trilogie de la maturité est une promesse d’émotion et de grand moment d’opéra.
Verdi est captivé par la pièce de théâtre de Victor Hugo, Le Roi s’amuse, que son librettiste Francesco Maria Piave transforme en Rigoletto, pour se protéger de la censure des représentants vénitiens de la monarchie autrichienne.
La complexité psychologique du rôle-titre, à la fois complice de son maître libertin et père étouffant, exalte le compositeur. En ce père torturé, qui voulant sauver sa fille, l’envoie à la mort, il voit un personnage digne de Shakespeare. Au plus près des passions universelles, le maestro transcende l’opéra italien traditionnel, au service de l’intensité du drame de cette histoire de malédiction. La douce Gilda n’échappera pas au prédateur, dont la cruauté n’a d’égale que la frivolité, qui éclate dans son air si souvent fredonné,
« La donna è mobile »… En face, la pureté des sentiments de Gilda (et de ses vocalises!), l’attachement farouche de Rigoletto à sa fille, enrichissent les contrastes de la partition qui porte à son apogée les délices du bel canto et ses airs inoubliables. Viva Verdi !
De retour à Lausanne après vingt ans d’absence, ce chef-d’œuvre palpitant est ici présenté dans la mise en scène inventive et poétique de Richard Brunel, qui déplace le drame au cœur d’une compagnie de ballet, fusionnant opéra et danse. L’Orchestre de Chambre de Lausanne sera dirigé pour la première fois par Giulio Cilona.
Première représentation le 11 mars 1851 au Teatro La Fenice à Venise
Éditions Casa Ricordi, Milano
Orchestre de Chambre de Lausanne
Chœur de l’Opéra de Lausanne
Chef de Chœur Anass Ismat
La soprano lausannoise Marie Lys s’est formée à la Haute école de musique de Lausanne puis au Royal College of Music de Londres. Lauréate des premiers prix au Concours d’opéra baroque Cesti (2018) et au Concours de belcanto Vincenzo Bellini (2017), elle collabore avec des chefs de renom tels que Diego Fasolis, Christophe Rousset, Fabio Biondi, Leonardo García Alarcón, Emmanuelle Haïm et Michel Corboz, et se produit avec des orchestres comme Europa Galante, Les Talens Lyriques, Sinfonia Varsovia, The English Concert, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, les Cameristi della Scala et Les Musiciens du Prince-Monaco. Elle interprète les rôles de Ginevra (Ariodante) et d’Adelaide (Lotario) au Festival Hændel de Göttingen, Dorinda (Orlando) au Festival Castell de Peralada, Servilia (La clemenza di Tito), Yniold (Pelléas et Mélisande) et Clorinda (La Cenerentola) au Grand Théâtre de Genève, et tout récemment elle remplace au pied levé Cecilia Bartoli dans le rôle-titre d’Alcina de Hændel au Maggio Musicale Fiorentino. Toujours avec Biondi, elle chante Bellezza dans Il trionfo del tempo e del disinganno de Hændel à Grenade, ainsi que le rôle-titre dans Betly de Donizetti pour le Festival Chopin et son Europe à Varsovie. Elle apparaîtra prochainement dans Tamerlano de Vivaldi à la faveur d’une tournée italienne dirigée par Ottavio Dantone, ainsi que dans Thésée de Lully au Theater an der Wien, au Bozar de Bruxelles et au Théâtre des Champs-Élysées sous la baguette de Christophe Rousset. Marie a bénéficié à ses débuts du soutien du Pourcent culturel Migros et des fondations Leenaards, Dénéréaz, Colette Mosetti et Friedl Wald, Samling, Drake Calleja Trust et Josephine Baker Trust.
À l’Opéra de Lausanne : Orlando paladino (2017), La sonnambula (2018), Die Fledermaus (2018), Orphée et Eurydice (2019), Alcina (2022) et Candide (2022).
Anouk Molendijk, mezzo-soprano, fait partie de la nouvelle génération d’artistes encline à questionner sa pratique et ses traditions afin de l’ouvrir aux nouvelles formes d’expression. Passionnée par la poésie du XIXe et par le théâtre contemporain, elle obtient en 2012 un master en français moderne et littérature comparée à Genève. Elle obtient à Lausanne en juin 2017 un master d’interprétation vocale, elle a chanté entre autres les rôles de Jenny dans L’Opéra de Quat’sous de Weill (Théâtre du Galpon, 2013), l’Enfant dans L’Enfant et les sortilèges de Ravel (Métropole, Lausanne, 2014), Mrs. Grose dans The Turn of the Screw de Britten (Lausanne, 2014), Anna I dans Die sieben Todsünden de Weill (Genève), Erika Mann / Renée Schwarzenbach dans Le Ruisseau noir de Guy-François Leuenberger et Elsa Rooke (Théâtre du Grütli, 2015) et plus récemment, Bianca dans The Rape of Lucretia de Britten avec l’ensemble Proteus au Théâtre du Grütli et Une compagne de l’Infante dans Le Nain de Zemlinsky à l’Opéra de Lille avec l’Ensemble Ictus et à l’Opéra de Rennes. Dans le répertoire contemporain, elle interprète le rôle de Die Dunkle Dame dans Die Gespenstersonate de Reimann, avec l’ensemble Contrechamps en mai 2014, puis est invitée à chanter Auf die ruhige Nacht-Zeit de Klaus Huber. Elle continue actuellement à se perfectionner avec Malcolm Walker et Luisa Castellani.
À l’Opéra de Lausanne : Cendrillon (2018).